Souverain Pont
Au pied des falaises de Souverain-Pont,
des pluies fines de schiste tranchent
la tête aux regards d’ombre
comme pupilles de verre.
Et gisent dans l’odeur grise
moineaux étêtés,
mouettes acoeurées,
ventricules vides,
oreillettes
aux coquilles pâles ébréchées.
Aux falaises de Souverain-Pont,
la nuit broie
petits poignets, cuisses fendues.
Mais l’aube efface les brisures,
éclats sans éclat,
les tout petits cadavres.
Dans mes yeux défaits,
survivants,
un halo dense, discret,
sème un champ de lin,
où je m’installe.
J’y bois le bleu de l’aube.
Et je nous accueille, nous,
les tout petits,
aux souffles vifs et rares
où tu abondes, toi,
spumante,
bionda luce !
dominique massaut
Dom
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