Bartelt, Les bottes rouges (2)
Comme les bistrots sont en voie de disparition, y compris le café du commerce, et qu’on n’a donc plus que rarement l’occasion de déverser, dans un orgasme très mâle, le plaisir de ses lectures autour de boissons alcoolisées et de compagnons indulgents, indifférents ou interdits, j’ai décidé de déposer sur ce site quelques courts extraits de livres que j’ai aimés. L’avantage, pour le coup, c’est que, si vous vous en faites le réceptacle (ou l’écho distrait), ce sera cette fois le résultat d’une démarche volontaire.
Le commencement avec Franz Bartelt, dont je me suis mis dans la tête, en boulimique total que je suis, de dévorer l’ensemble de l’œuvre.
Franz Bartelt, Les Bottes rouges (Gallimard, 2000, p. 72) :
– Quand on y pense, reprit-il, les choses du sexe, c’est vraiment dégoûtant. Ça coule, ça se raidit, ça mouille, ça crache, ça s’enfonce, ça se défonce, ça se mélange, c’est gluant, ça colle. Heureux qu’on n’y pense pas avant, objectivement je veux dire… Tu me diras, c’est la nature. Bon, d’accord. Mais la nature, elle n’a pas fait que des trucs bien. Les maladies, c’est la nature, non ? Et les inondations, c’est peut-être pas la nature ? Et les tempêtes, la foudre, les tremblements de terre, c’est la nature. Alors, je me demande, pour ce qui en est du sexe, si c’est le bon côté de la nature ou le mauvais. Rose, je crois qu’elle range ça avec les épidémies et les orages. Du coup, moi aussi. Enfin, j’essaie.